Portrait de Corinna Bille

Corinna Bille

Portrait de Catherine Colomb

Catherine Colomb

Portrait de Monique Saint-Hélier

Monique Saint-Hélier

Portrait d'Alice Rivaz

Alice Rivaz (© Studio Mandanis Genève)

Crédits web: Ambroise Barras (2007)

Espace Rousseau
Avec le soutien de la Ville de Genève.
RŽpublique et canton de Genve

Maison de la littérature

Quatre romancières suisses romandes du XXe siècle

Entre lectures de textes et évocations biographiques, 4 moments de théâtre pour rentrer dans l'œuvre et la vie de grandes femmes des lettres modernes.

Lectures et jeu: Anne-Lise Delacrétaz et Catherine Kunz

Quatre spectacles

je 4 novembre 2010
S. Corinna Bille. Née en 1912 à Lausanne, S. Corinna Bille passe son enfance et sa jeunesse à Sierre. Après un séjour à Paris et un premier mariage qui est un échec, elle regagne le Valais qu'elle ne quittera plus. De son second mariage avec l'écrivain Maurice Chappaz, elle aura trois enfants. Elle se fait connaître par un premier roman, Théoda (1944), suivi de plusieurs recueils de nouvelles, dont La Fraise noire (1968), La Demoiselle sauvage (1974) – Bourse Goncourt de la nouvelle –, et Le Salon ovale (1976). Sa production est interrompue par la maladie et sa mort en 1979, au lendemain d'un voyage en Transsibérien. Riche d'une trentaine de titres, son œuvre est d'abord marquée par un réalisme tragique puis emprunte une veine fantastique et onirique. Le Valais, ses paysages et ses traditions, inspirent nombre de ses récits et poèmes.
je 11 novembre 2010
Catherine Colomb. Catherine Colomb est née en 1892 au château de Saint-Prex, au bord du lac Léman. Orpheline de mère à 5 ans, elle est élevée par sa grand-mère maternelle. Elle passe son enfance et sa jeunesse au pied du Jura, puis à Lausanne, où elle achève des études classiques en 1916 par une licence ès lettres. Elle entreprend une thèse de doctorat sur « Béat de Muralt, voyageur et fanatique » – c'est dire qu'elle bénéficie d'une formation intellectuelle exceptionnelle pour une femme de sa génération.
Elle commence à écrire en secret dans les années trente, publiant Pile ou Face (1934) sous le pseudonyme de Catherine Tissot. Une dizaine d'années sépare la parution de chacun de ses romans: Châteaux en enfance (1945), Les Esprits de la terre (1953) et Le Temps des anges (1962). Inspirée des souvenirs personnels de la romancière, la trilogie s'attache à la destinée de grandes familles propriétaires de vignes sur la Côte vaudoise.
Catherine Colomb travaille jusqu'à sa mort, qui survient en 1965, à un dernier roman, Les Royaumes combattants, resté inachevé.
je 18 novembre 2010
Monique Saint-Hélier. Monique Saint-Hélier est née à la Chaux-de-Fonds en 1895. Elle commence des études de lettres à Lausanne avant d'épouser, en 1917, Blaise Briod, étudiant en théologie protestante. Le couple s'installe à Berne, où Monique Saint-Hélier est la secrétaire de Gonzague de Reynold; sous l'influence de l'écrivain fribourgeois, les Briod se convertissent au catholicisme. Des années bernoises date aussi la brève amitié avec Rainer Maria Rilke, évoquée dans Souvenirs et portraits littéraires (1985).
En 1926, Monique Saint-Hélier suit à Paris son mari, fonctionnaire de la Société des Nations. Tous deux se lient avec des écrivains et des peintres rencontrés rue de l'Odéon, dans la librairie d'Adrienne Monnier. Mais en 1927, Monique Saint-Hélier, atteinte dans sa santé, est condamnée à s'aliter pour ne plus se relever jusqu'à sa mort, qui surviendra à Chambines (Eure) en 1955. Recluse dans son appartement parisien pendant vingt-huit ans, elle couvre des milliers de pages pour lutter contre l'enfermement et la souffrance physique. Après un premier roman de caractère autobiographique, La Cage aux rêves (1932), elle construit progressivement une chronique familiale inspirée des années et des lieux de sa jeunesse; Bois-Mort (1934) et Le Cavalier de paille (1936), publiés chez Grasset, connaissent un grand succès. Vingt ans plus tard paraissent Le Martin-Pêcheur (1953) et L'Arrosoir rouge (1955) chez le même éditeur.
je 25 novembre 2010
Alice Rivaz. Née en 1901, Alice Rivaz passe son enfance à Rovray, dans le canton de Vaud, où son père, Paul Golay, futur militant socialiste et juriste, est instituteur. La passion de la musique marque ses années d'adolescence: à seize ans, elle entre au Conservatoire de Lausanne, où elle obtient un diplôme d'enseignement du piano. Consciente de la précarité que représente le métier de professeur de musique, Alice Rivaz suit une formation rapide de sténographie. En 1925, elle est engagée par le Bureau international du Travail (BIT) à Genève, où elle accomplira toute sa carrière.
Durant la Deuxième Guerre mondiale, Alice Rivaz se trouve au chômage, car le siège du BIT est momentanément déplacé à Montréal. Elle profite de ce congé forcé pour publier trois romans: Nuages dans la main (1940), Comme le sable (1946) et La Paix des ruches (1947), qui ont pour cadre les institutions internationales genevoises.
Une fois la guerre terminée, Alice Rivaz reprend un emploi au BIT. Une vie professionnelle astreignante, ainsi que la charge de sa mère, âgée et malade, empêchent tout nouveau projet littéraire. Ce n'est qu'au moment de sa retraite, en 1959, qu'elle pourra se consacrer entièrement à l'écriture. Elle publie Le Creux de la vague (1967) et Jette ton pain (1979), ainsi que deux recueils de nouvelles: Sans alcool (1961) et De mémoire et d'oubli (1973). Les thèmes de la solitude, de l'angoisse du vieillissement, de l'impossibilité de l'amour et de la vocation manquée, qui traversent son œuvre de fiction, se retrouvent dans les textes autobiographiques de la maturité, par exemple dans Comptez vos jours (1986) et dans Traces de vie (1983).
Alice Rivaz est morte en 1998 à Genève.

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