Frankétienne
Dany Laferrière (photo: Beauregard)
Lyonel Trouillot (photo: M. Melki)
Louis-Philippe Dalembert (photo: Daniel Modzinski)
Crédits web: Ambroise Barras (2007)
Frankétienne
Dany Laferrière (photo: Beauregard)
Lyonel Trouillot (photo: M. Melki)
Louis-Philippe Dalembert (photo: Daniel Modzinski)
Crédits web: Ambroise Barras (2007)
Né Jean-Pierre Basilic Dantor Franck Étienne d'Argent le 2 avril 1936 à Ravine Sèche, vit à Port-au-Prince.
Blanc de peau, noir de morphologie, Frankétienne est né d'une mère haïtienne violée à l'âge de 14 ans par un Américain. Il a fait le choix de rester en Haïti pour lutter de l'intérieur contre le pouvoir. Son œuvre théâtrale, poétique et romanesque, écrite soit en français soit en créole, témoigne de l'histoire contemporaine de son pays. Elle a été presque entièrement publiée en Haïti. En 1965, il a lancé avec Jean-Claude Fignolé et René Philoctète le «spiralisme» qu'il définit comme «une méthode d'approche pour essayer de saisir la réalité qui est toujours en mouvement.» Il dit aussi: «la spirale est fondamentalement une œuvre ouverte, jamais achevée. La spirale est une tentative de saisir le réel dans la diversité de ses aspects». Il a publié une quarantaine d'ouvrages dont les derniers titres sont: Corps sans repère (spirale, 2007), Amours, délices et orgues (spirale, 2008) et Visa pour la lumière (spirale poétique). Il est également peintre et musicien.
Fin 2009, il a écrit une pièce «à dimension écologique universelle» selon ses propres termes: Melovivi ou le Piège. Elle met en scène deux hommes enfermés dans un lieu sans issue, ravagé par un sinistre et qui, pour survivre, vident leur cœur, apostrophant les responsables des désastres planétaires. Elle est écrite en créole et en français (melovivi signifiant «piège» en créole). Frankétienne interprète lui-même l'un des deux rôles. La pièce est publiée chez Riveneuve Éditions
En 2010, Frankétienne a été fait Commandeur des arts et des lettres.
Né le 13 avril 1953 à Port-au-Prince, vit à Montréal.
Aujourd'hui traduit dans plusieurs langues, Dany Laferrière est entré en littérature avec Comment faire l'amour avec un nègre sans se fatiguer: des Noirs fauchés couchent avec des Blanches riches de Montréal sur fond jazzy; l'auteur sonde les clichés sexuels liés à la négritude tout en interrogeant le statut des Noirs au Québec. L'Énigme du retour (Grasset, Prix Médicis 2009) interroge la famille, l'exil, l'identité et le temps qui passe. Dans ce livre écrit en alternance en vers libres et en prose, l'écrivain décrit son retour en Haïti à la suite de la mort de son père, exilé dans les années 1960 par le dictateur Papa Doc. Dany Laferrière a lui quitté Haïti en 1976 lorsque l'un de ses amis journalistes s'est fait assassiner par les Tontons Macoute – également journaliste, il craignait d'être lui aussi sur la liste noire.
En janvier 2011, Dany Laferrière publie, toujours chez Grasset, Tout bouge autour de moi, un livre né des notes qu'il a prises sur le vif pendant le tremblement de terre et dans les jours qui ont suivi. Laurent Cantet a adapté pour le cinéma trois nouvelles extraites de La Chair du maître (Le Serpent à Plumes, 1997) pour signer Vers le Sud, déchirante évocation d'Haïti où les Occidentales d'âge mûr viennent chercher sexe et amour chez de jeunes Noirs persécutés au pays des tontons macoutes (avec notamment Charlotte Rampling).
Né le 31 décembre 1956 à Port-au-Prince où il vit.
Après des études de droit, Lyonel Trouillot se consacre essentiellement à l'écriture. Il est l'auteur d'une œuvre poétique et romanesque importante, en créole et en français. Plusieurs de ses romans ont été édités chez Actes Sud: Rue des pas-perdus (1998), Thérèse en mille morceaux (2000), Les Enfants des héros (2002), Bicentenaire (2004), L'Amour avant que j'oublie (2007)… Yanvalou pour Charlie a obtenu le Prix Wepler – Fondation La Poste en 2009. Homme d'engagement et de résistance, il n'a cessé d'associer les exigences littéraires les plus hautes à la défense des libertés et des droits démocratiques. Il est également professeur de littératures française et créole à l'Université de Port-au-Prince.
En 2010, il a été fait chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres et il est l'actuel président du Jury du Prix des Cinq Continents.
Né à Port-au-Prince le 8 décembre 1962, vit entre Port-au-Prince, Paris et Berlin.
Romancier et poète d'expression créole et française, Louis-Philippe Dalembert a d'abord travaillé comme journaliste en Haïti avant de poursuivre des études à Paris et de rédiger une thèse consacrée à l'écrivain cubain Alejo Carpentier (né à Lausanne en 1904). De 1994 à 1995, il a été pensionnaire de la Villa Médicis à Rome. Il est l'auteur de huit romans et de nombreux recueils de poésie. Son œuvre est marquée par les sceaux de l'enfance et du voyage, du vagabondage comme métaphore du passage à l'âge adulte.
En 1996, il publie Le crayon du bon Dieu n'a pas de gomme (Le Serpent à Plumes), dans lequel il retrace une enfance très religieuse placée sous le signe du sabbat. Suivent L'autre face de la mer (Stock 1998), L'Île au bout des rêves (Bibliophane/Daniel Radford 2003), Rue du Faubourg Saint-Denis (Du Rocher 2005), Les Dieux voyagent la nuit (Du Rocher 2006).
Avec Lyonel Trouillot, il est l'auteur d'un essai, Haïti, une traversée littéraire (Éditions Philippe Rey/Culturesfrance, Paris, 2010).
En janvier 2011, il publie Noires Blessures au Mercure de France, roman qui oppose, en Afrique, Laurent Kala, employé d'une ONG française militant pour la protection des animaux en voie de disparition, à Mamad White, un Noir devenu le boy dudit Kala.
Il a été fait chevalier de l'ordre des Arts et des Lettres en 2010.