Pascal Mercier

Pascal Mercier, © Isolde Ohlbaum

Extrait sonore

Crédits web: Ambroise Barras (2007)

Avec le soutien de la Loterie Romande. Avec le soutien de la Ville de Genève.

Maison de la littérature

Pascal Mercier chez attitudes – espace d'arts contemporains

En 2006, Train de nuit pour Lisbonne (Éditions Maren Sell, Paris) crée la sensation. Avec ce premier roman traduit en français, celui qui est déjà une star en terres germanophones s'impose d'emblée sur le territoire francophone. Lui c'est Pascal Mercier, écrivain bernois, de son vrai nom Peter Bieri. À ses débuts, il a choisi un pseudonyme aux consonances romandes pour distinguer de ses fonctions de professeur de philosophie à l'Université de Berlin la nouvelle activité littéraire qu'il embrasse à 50 ans. Mais la fiction n'est pas loin de la réalité. Dans Train de nuit pour Lisbonne, on suit le parcours initiatique de Raimund Gregorius, professeur de langues anciennes qui, un beau jour et suite à un événement fortuit, décide de tout quitter pour partir sur les traces d'un certain Amedeu de Prado, médecin et poète décédé. Au travers de cette fable existentielle au suspense de polar et où la quête côtoie l'enquête, le héros tente de se trouver lui-même en partant à la rencontre de l'autre. «Était-il possible que le meilleur chemin pour s'assurer de soi-même passât par la connaissance et la compréhension d'un autre?», se demande Raimund Gregorius.

En 2008, on découvre L'Accordeur de pianos (toujours chez Maren Sell, traduit par Nicole Casanova). Patricia et Patrice, jumeaux incestueux, se séparent après la mort de leurs parents en décidant d'écrire par le menu comment ils ont chacun vécu les événements tragiques qui viennent de se dérouler pour pouvoir ensuite s'échanger leurs carnets et leur vision de la réalité. Leur père, accordeur de piano de génie et compositeur raté d'opéras, aurait abattu sur scène le ténor Antonio di Malfitano. Se racontant, chacun des jumeaux plonge loin dans l'histoire familiale qui se dévoile sous un jour beaucoup plus complexe qu'elle n'y paraissait, faite d'amours brisées, de morts brutales, de carrières ratées, d'incestes et d'abandons… Art et intimité, passion d'amour et passion de l'art s'entremêlent tragiquement dans ce roman qui se déroule dans le temps de la narration entre Genève, Berlin, Paris et Santiago du Chili. Le propre père de Peter Bieri a écrit tout au long de sa vie des symphonies sans jamais intéresser un orchestre. Là encore, la fiction rejoint la réalité.

Pascal Mercier est né en 1944 à Berne. Il a enseigné jusqu'en 2007 la philosophie à la Freie Universität Berlin. En 1995, il publie son premier roman, Perlmann's Schweigen (Albrecht Knaus), suivi de Der Klavierstimmer (Albrecht Knaus,1998), de Nachtzug nach Lissabon (Hanser, 2004) et de Lea (Hanser, 2007). Il est traduit dans vingt-cinq langues.

La soirée sera bilingue: Pascal Mercier lira en allemand relayé en français par le comédien Michel Zimmermann; la conversation avec l'auteur, animée par Sandrine Fabbri, se poursuivra en français.

La lecture se déroulera chez attitudes, dans le cadre d'une série d'événements organisés autour de l'artiste slovène Tobias Putrih. Olivier Kaeser et Jean-Paul Felley, les fondateurs d'attitudes, sont les nouveaux directeurs du Centre culturel suisse à Paris.

En savoir plus

Pavé éthique et kitsch, par Wilfred Schiltknecht
Le Temps (27.09.08, .pdf, 88 Ko)
Entretien avec Pascal Mercier, par Anne Pitteloud
Culturactif, Livre du mois, septembre 2008
Pascal Mercier. Duo virtuose et drame à l'opéra, par Anne Pitteloud
Le Courrier (30.08.08, .pdf, 1.2 Mo)
Pascal Mercier, le Janus bernois de Berlin, par Isabelle Falconnier
L'Hebdo, édition du 21.08.2008